Choix des superviseurs

Introduction

Le choix des superviseurs n’est pas toujours clair ; cette opacité nourrit parfois la suspicion de népotisme. Trop souvent, on promeut à ces rôles les employés aux meilleures performances, en supposant que l’excellence dans une tâche se traduira par l’excellence dans la supervision. Pourtant, le plus efficace des employés n’est pas forcément celui qui excellera à guider autrui — et il se peut même qu’il ne désire pas exercer une activité exigeant d’autres capacités.

Il est donc nécessaire de s’interroger : l’âme de la personne est-elle adaptée à l’activité de supervision ? L’ordre hiérarchique de ses dimensions psychagogiques pourrait bien influencer sa capacité à conduire et inspirer une équipe.

Notre méthode de sélection

Les quatre rôles revisités de Platon

Dans notre adaptation contemporaine de la République de Platon, nous avons redéfini quatre rôles qui permettent de mieux comprendre les places possibles dans une organisation humaine :

Ces rôles ne sont pas des métiers fixes, mais des archétypes fonctionnels : chacun de nous peut s’y reconnaître différemment selon la hiérarchie de son âme et le contexte organisationnel où il évolue.

Les styles de supervision en détail

Chaque style de supervision correspond à un modèle historique et incarne une manière particulière de guider les équipes. Comprendre ces styles permet de mieux reconnaître les forces et les limites de chaque superviseur potentiel.

Subordination stricte – Napoléon Bonaparte

Le superviseur impose une discipline claire, fondée sur l’autorité légale et la hiérarchie. Avantage : grande efficacité dans les contextes exigeant rigueur et obéissance. Risque : démotivation si les collaborateurs recherchent autonomie ou créativité.

Suppléance – Marcus Aurelius

Le superviseur accompagne, délègue et veille au bien commun, comme un tuteur bienveillant. Avantage : climat de confiance, responsabilisation. Risque : peut sembler manquer de fermeté en contexte de crise.

Coopérative – Périclès

Le superviseur favorise la délibération collective et l’égalité entre les membres. Avantage : décisions inclusives, fort engagement. Risque : lenteur décisionnelle, dilution des responsabilités.

Management par objectifs – Frederick Taylor

Le superviseur fixe des objectifs mesurables et évalue les résultats. Avantage : clarté, orientation vers la performance. Risque : réduction du travail humain à des indicateurs, perte de sens.

Supervision consultative – Élisabeth Iᵉʳᵉ d’Angleterre

Le superviseur décide en s’appuyant sur les conseils d’experts et l’écoute des avis. Avantage : décisions réfléchies, adaptabilité. Risque : surcharge d’information, hésitation à trancher.

Mentorat / compagnonnage – Socrate

Le superviseur guide par le questionnement, l’exemple et l’accompagnement personnalisé. Avantage : développement des talents, apprentissage profond. Risque : progression plus lente, dépendance à la relation.

Supervision procédurale – Maximilien de Robespierre

Le superviseur s’appuie sur des règles strictes et des procédures codifiées. Avantage : cohérence, égalité de traitement. Risque : rigidité, faible tolérance à la nouveauté.

Leadership inspirant – Jeanne d’Arc

Le superviseur entraîne par la conviction, l’exemple et la vision. Avantage : fort élan collectif, mobilisation dans l’adversité. Risque : usure du charisme, difficulté de succession.

Pourquoi la psychagogie ?

La psychagogie permet de dépasser l’évaluation classique des compétences techniques. Elle met en lumière la disposition intérieure de l’âme : certaines personnes, même compétentes, se sentiront alourdies par un rôle de supervision, tandis que d’autres s’y épanouiront et sauront inspirer. C’est en ce sens que la hiérarchie des dimensions de l’âme — animus, anima, rector, dæmon — peut devenir un indicateur décisif.